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LE JOURNAL D'UNE TEAM IMPOSSIBLE

À ma très chère Team

Écrite par : Kit • Catégorie(s) : Anniversaire • Postée le 01/09/2016 08:00 pm


Note d’intention : les lignes qui vont suivre sont le fait d’un seul et unique membre de cette Team et n’ont aucunement la prétention de refléter une opinion, un ressenti ou une réalité partagés par l’ensemble de ses membres. Jayjay210 a simplement eut la maladresse de me demander d’écrire et l’exercice s’est avéré particulièrement difficile, pour maintes raisons que je détaillerai peut-être plus bas. Le résultat est et sera sûrement bien différent que celui que j’avais imaginé il y a un bon mois de cela. Un mois que j’essaye de préparer cet article, que je rassemble des idées, que je couche quelques notes éparses sur papier – mon côté archaïque paraît-il – mais je sais par avance que cela ne donnera rien de bien probant au final. Pour être parfaitement honnête, nous sommes la veille au soir de l’anniversaire et je viens de tout jeter, afin de mieux recommencer. Est-ce que ce sont des excuses pour ce qui va suivre ? Peut-être, bien que l’on prie les autres de bien vouloir nous excuser dans une société de bonnes mœurs, on ne s’excuse pas soi-même. Mais arrêtons-là cette note et lançons-nous, je ne sais pas ce qu’il pourrait m’arriver après tout et vous non plus...




À ma très chère Team,


J’arrête.

Mon rôle dans cette histoire prend fin ce soir. Dix ans, c’est un bien bel âge pour mourir, non pas que je souhaite ardemment votre mort – quoique, il est des jours où – mais cet anniversaire marquera la disparition agonique de mon pseudonyme. Pseudonyme, du grec ψευδω, « je mens ». Une anecdote dont je vous aurai souvent fait souper. Et bien soit, arrêtons de mentir pour cette dernière nuit passée ensemble et disons-nous les choses clairement, toutes les choses, celles que l’on ne dit pas, celles que l’on ne peut dire. Dix ans, un nombre rond comme pomme, l’occasion pour moi de me retirer des affaires du royaume de Shamballa avec panache et fracas, de poser mon sceptre et ma couronne au pied du trône et de tirer mon ultime révérence. Dix ans, une durée de vie inespérée pour la bande des Grands Anciens menée par Sadart, mais qui n’a désormais plus grand-chose à voir, à un Généralicot près, avec ce qu’elle avait pu être lors de son lancement officiel, le 1er septembre 2006.

C’est peut-être pour cela qu’il me faut me retirer à mon tour. Les humeurs et les saisons défilent de manière égale dans la vie des hommes, et les personnes qui composaient autrefois la troupe aujourd’hui ne sont plus, envolées comme les feuilles d’automne après s’être vaillamment agrippées aux branches le temps d’un été. La disparition progressive des membres, des visages et parfois des amis. Si elle n’est pas toujours souhaitée, si l’on ne peut la qualifier de nécessaire, fort est de constater qu’elle est continuellement à l’œuvre dans nos rangs, égrenant sans cesse la liste de nos disparus. Ainsi fonctionne le scantrad paraît-il.

Litteris et Teamae. Pour les lettres et la Team. Une bien noble cause selon certains, mais qui aujourd’hui semble de plus en plus refroidir mes ardeurs. Les quatre fantastiques désormais ne sont le plus souvent que trois, quand ce n’est pas deux. Où sont alors passés Shiriiru, Elsanfus, Isa-Sama et tous les autres ? Amis ou simples connaissances, noms évanescents dont la mémoire s’est perdue au fil des années. Sommes nous donc condamné à la solitude, nous dont le seul tord serait de nous être attardé un peu trop longtemps ici, d’avoir croisé tant de personnes, d’avoir appris à en connaître, d’avoir ri et partagé de nombreux moment conviviaux avec eux. Mais il faudrait également oublier le reste. Les autres, ceux que je haïssais. Que je n’aimais pas. Que je n’aime toujours pas. Heureusement qu’il n’est pas forcément nécessaire de s’apprécier pour travailler de concert. Dans le cas contraire, nous mettrions rapidement la clef sous la porte, au vu de l’ambiance qui règne actuellement dans notre maison commune, où trop de gens se querelles de façon absurde. Dans mon cas, il serait plus exact de dire que j’ai du mal à comprendre et à me lier d’amitié avec les nouvelles recrues qui ne restent souvent qu’un temps trop court parmi nous. La difficulté peut-être à s’intégrer à un groupe d’apparence hiératique et au long passé commun. Cet été surtout aura été difficile. J’ai l’impression que nous avons perdu tant de membres. Bien sûr certains n’ont pas entièrement disparu et donnent des nouvelles de temps à autres, mais j’ai le sentiment que le lien s’étiole et je ne veux pas de cette mort. Je ne veux plus être là quand elle se produira, quand le lien sera définitivement rompu. Mais c’est ainsi aussi que fonctionne une famille paraît-il.

Dix ans, c’est une période bien longue. Peut-être trop de temps a-t-il passé pour moi en ce lieu, Que je suis désormais trop vieux, que par trop acerbe. Pour certains je ne suis plus qu’un poussiéreux débris d’une période passée, une âme en peine, reliquat d’une époque désormais révolue, trainant avec peine les chaînes de ses souvenirs et poussant des râles inquiétants, soupirs de nostalgie évoquant le temps jadis qui à présent n’est plus. Pourtant, que de choses accomplies au cours de ses années ! Lorsque je regarde en arrière, le nombre de nos réalisations et la quantité de travail abattu me semble énorme. C’est alors que m’assaille le souvenir de nombreuses soirées passées à éditer, relire et travailler de bien des façons nos chapitres, avec entrain et passion, infatigable artisan œuvrant avec minutie à l’exercice de notre art. C’est aussi cela le scantrad, paraît-il.

De la même façon, si cet été aura épuisé mon cœur et mon corps plus qu’aucun autre, il apparaît paradoxalement comme celui où notre travail semble enfin avoir porté ses fruits, puisque nous sommes désormais presque à jour sur la plupart de nos séries – au moins en interne ; alors que nos rangs se sont fait plus éparses. Peut-on attribuer cet exploit à la passion qui serait donc réellement le meilleur des moteurs ? Est-elle toujours présente en moi comme au premier jour ? Non, la chose est clairement discutable, ou en tout cas elle n’est plus la même, elle a évolué. Mais pourquoi donc continuer en ce cas ? Car la flamme n’est peut-être pas encore tout à fait éteinte et qu’elle se meut sans cesse en de nouvelles métamorphoses, changement constant de l’essence à la fois absurde et impossible de mon être, car contradictoire. Quel pourrait donc être le résultat final de cette curieuse alchimie ? Voilà une question à laquelle il me plairait de répondre. Est-ce à dire alors que je souhaiterais rester au fond de moi ?

Dix ans, c’est un temps bien long. Plus je réfléchis à la question alors que j’écris ces dernières lignes, plus je prends conscience que le temps investi dans cette histoire est considérable. Plus de sept ans d’un travail quotidien, pas un jour ou presque ne passant sans que la Team n’occupe un recoin de mon esprit. Une attention de chaque instant portée aux chapitres, aux séries et à leur actualité, à nos membres aussi parfois, et surtout à nos news. Incroyable logorrhée qu’est la nôtre, bavardage intarissable et oiseux, besoin irrésistible de communiquer notre passion, notre excitation, de parler du tout et du rien qui constitue notre quotidien, d’absurdités quelconques, bref, de porter bien haut l’étendard de notre singularité ! Si chaque mot écrit est une victoire contre la mort, nous sommes tout proches de l’immortalité ! Pourrais-je dès lors abandonner ce navire et son équipage qui sont les mien ? Il s’agit de ma Team après tout, un élément structurant de ma vie, de mon quotidien et dans lequel j’ai tant investi, à travers laquelle j’ai déversé tant de ma vie pour sans cesse emplir l’océan sur lequel nous bourlinguons, depuis tant et tant d’années, que je ne peux envisager désormais de m’en passer. Il est vrai que j’ai beaucoup écrit au fil du temps et qu’il m’arrive par moment de plus savoir quoi dire, mais qu’importe… C’est peut-être là le signe que je devrais arrêter cette étrange lettre, qui jusqu’au dernier moment aura menacé de se transformer en un mot d’adieu.

Encore un dernier mot cependant avant que je puisse – ô ma belle – te laisser, un seul mot, sur notre avenir. Une Team de scantrad de dix ans d’âge, ce n’est pas chose si courante en réalité. Que deviendrons-nous donc après une si longue existence ? Je l’ignore pour être tout à fait honnête et sans doute cela m’inquiète sourdement par moment. Notre futur à tous les deux reste à écrire, à inventer au jour le jour puisque nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Serons-nous encore là dans un an ? Dans deux, cinq ou même dix ans ? Non, décidément je l’ignore. Mais sache néanmoins que j’ai aimé passionnément chaque jour passé en ton sein. Que malgré l’aigreur qui semble devoir me caractériser, j’ai aimé la plupart des membres qui t’ont et te composent encore. J’ai tâché de profiter de chaque instant, d’y prendre plaisir et j’espère que tu en feras de même encore longtemps, tant que le plaisir sera au rendez-vous du moins. L’aube finalement se lève sur un nouveau jour, cette étrange nuit se termine alors que débute enfin notre anniversaire. Laisse-moi donc seulement poser ma plume et souffler la bougie. Joyeux anniversaire à toi.


À ma très chère Team, de la part d’un Kit qui doute souvent, mais t’aime sincèrement de tout son être.



Post-scriptum : Ayez une pensée pour eux





par Kit @ 01/09/2016 08:00 pm


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