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LE JOURNAL D'UNE TEAM IMPOSSIBLE

Après Avent #03 : Le conte du 28

Écrite par : Kit • Catégorie(s) : Après Avent • Postée le 28/12/2014 09:30 pm


Bonsoir,

Vous n’en aurez sans doute jamais tant appris sur nous qu’au cours de cette semaine, alors qu’il nous fut interdit de parler des chapitres que nous publierions, privant ainsi le rédacteur du sujet naturel de sa prose. Mais à quelle muse pouvions-nous désormais vouer notre cause ? Mes précédents camarades choisirent de vous exposer – chacun à sa manière – un morceau de leur vie dans notre étrange compagnie, et il est à présent l’heure pour moi de m’inscrire à leur suite. Mais le même doute m’assaille également, quel pourra bien être le sujet de cette nocturne digression ? Me faudra-t-il pareillement dévoiler quelques pans de ma vie privée au sein de la Team ? Depuis quelques temps déjà je signe mes méfaits en ce lieu sous le pseudonyme de Kit. Je l’ai sans doute déjà expliqué mais pseudo vient du verbe grec ψεύδω, - mentir, tromper. Alors laissez-moi une fois encore prendre mon nom de plume afin de mieux vous tromper, vous mentir et travestir votre réalité – c’est cela que je préfère. Je suis Kit et en toute équité il vaut mieux vous quitter en vous ayant conté une histoire dramatique, celle de notre fondation mythique.

Il était donc une fois un homme, certains le prétendaient dieu, qui n’avait d’autre désir que de faire poindre la guerre en tout lieu qu’il traversait. Son véritable nom avait été oublié de tous, mais les hommes belliqueux qui cependant craignaient son courroux le désignaient sous celui de wars. D’un âge incertain, mais suffisant toutefois pour avoir atteint sa majorité sexuelle, il était marié à une mystérieuse beauté venue d’Orient, fille de la mer disaient les anciens, mais que ses attributs charnels offraient aux sollicitations incessantes des hommes qui croisaient sa route. Trouvant le lit conjugal trop souvent déserté et suspectant sa belle de lui être infidèle, wars aussi cherchait parfois, au détour de ses voyages, la chaleur d’un corps qu’il espérait pouvoir serrer tendrement. C’est par une grise et froide matinée d’hiver, dans un ciel que seuls parcouraient la neige et le vol de quelques noirs oiseaux, que ce dieu de la guerre croisa donc le chemin de Korials, une jeune vierge vivant recluse dans les bois et ayant dédié sa vie à l’entretien d’un feu pour réchauffer le pérégrin jeté continuellement sur les routes. Échaudé par les flammes du foyer et les atours de son hôtesse, wars ne tarda guère à brûler d’un impétueux désir et se montra donc de plus en plus entreprenant envers la jeune fille. Mais si Korials vivait retirée au fond des bois, c’est que la jeune vierge effarouchée ne supportait pas de voir un homme nu. Et son belliqueux invité ne lambina guère avant de tomber la toge et de se jeter sur elle malgré ses protestations. Un viol donc. Acte barbare, immonde et d’autant plus sordide qu’en reprenant la route comme si de rien n’était, wars ne se doutait pas – quoi qu’il était réputé vigoureux – d’avoir éveillé la vie au sein même du ventre de la vierge, qui n’en avait plus que le titre.

C’est ainsi que neuf mois plus tard, Korials donna naissance à des jumeaux qu’elle baptisa Jayjay et Alchimiste Noir. Mais toujours horrifiée par la vision de ce corps nu d’éphèbe – aussi divin soit-il – elle ne pouvait concevoir d’élever les enfants issus de cette agression. Aussi décida-t-elle de les abandonner aux soins du fleuve voisin, à défaut de les y noyer, pour que son esprit puisse peut-être guider leur couffin vers un avenir plus faste. Et fastes elles l’étaient, les racines de l’arbre dans lequel ils vinrent s’échouer après avoir dérivé quelque temps. C’est là, au milieu des branchages qui retenaient le panier comme autant de mains s’accrochant à ces deux frêles corps, qu’une chatte les découvrit affamés et transis par la bise automnale. Ayant perdu ses petits quelque temps auparavant, l’auguste animal avait encore les mamelles lourdes d’un riche lait, et dans un élan d’instinct maternel, laissa s’abreuver Jayjay et Alchimiste Noir qui trouvèrent là l’occasion de se rassasier avant de s’endormir contre sa douce fourrure. Le lendemain matin, cette improbable harde fut cependant réveillée par l’arrivée aux abords du fleuve d’un couple de bergères, Stellflor et Tivrusky, qui vivaient en ces lieux un amour interdit par la société de l’époque, sous la protection des futaies de chênes. Leur criarde approche provoqua subitement la fuite de la chatte qui craignait farouchement les hommes depuis longtemps déjà, mais les pleurs des nourrissons qui en résultèrent permirent aux bergères de les débusquer au cœur du bosquet et devant l’allure si captivante de ces nobles enfants, elles décidèrent aussitôt de les adopter. Jayjay et Alchimiste Noir grandirent ainsi entourés de leurs deux mamans, connaissant une vie paisible au milieu des collines et des bois des années durant.

Mais c’était sans compter sur le retour dans leur vie de wars, qui ayant appris l’existence de cette progéniture, l’observait depuis longtemps et ourdissait pour elle un avenir glorieux. Il y avait été poussé par le désir ardent de lui faire connaître le véritable amour dont il avait lui-même été privé auprès de sa belle orientale. C’est ainsi qu’il visita un soir le rêve de ses enfants, leur apparaissant sous la forme d’un majestueux félin, celle-là même de la chatte qui les avait providentiellement sauvés peu après leur naissance. Il les y enjoignit avec fougue à quitter la demeure de leurs parents et à se mettre en route, afin d’accomplir le destin pour lequel elle les avait sauvés, en fondant le plus éclatant lupanar que le monde aurait jamais connu ! Troublés par cette onirique interjection, Jayjay et Alchimiste Noir se mirent cependant en route dès le matin venu, sans trop formuler de questions, bien que se posait déjà dans leur tête celle du partage des revenus entre les deux frères. Quand cheminant à travers champs le sujet fut abordé, Jayjay décréta dans un accès d’autorité – sentiment récent chez lui mais de plus en plus présent – que son droit d’aînesse prévalait sur celui de son cadet. Ce dernier sembla l’accepter sans rechigner, à la seule condition néanmoins de pouvoir installer un autel consacré au divin chat qu’Alchimiste révérait tant depuis son enfance, à l’entrée du futur établissement. Tombés rapidement d’accord, les deux frères continuèrent leur périple jusqu’à l’endroit où ils avaient été découvert enfants par les aimantes Stellflor et Tivrusky, et que wars leur avait désigné en songe comme l’emplacement idéal pour le bordel éternel.

Arrivés à destination, c’est une nouvelle fois sous l’illustre arbre qu’ils entreprirent d’édifier une demeure des plaisirs cachés, selon les plans qu’à deux ils avaient dessinés. Le temps passant, tout se déroula pour le mieux dans le radieux ouvrage, jusqu’au jour de l’inauguration du lupanar, lorsque pénétrant dans l’entrée du bâtiment, Alchimiste Noir s’aperçu avec stupeur que l’autel promis par son frère avait été remplacé sans autre forme de procès par une sculpture de marbre blanc à l’effigie de ce dernier ! Entrant alors dans une froide colère, il chercha Jayjay à travers toutes les pièces de la bâtisse, hurlant son nom avec véhémence. Il le dénicha finalement dans une pièce qui lui était inconnue et dont l’accès n’était permis qu’en franchissant une série de pesantes portes, agrémentées de lourds verrous. Jayjay trônait fièrement au milieu de la pièce, un sourire matois sur le visage et une toge pourpre tombant jusqu’aux genoux. Alchimiste Noir réclama à son frère des explications sur la raison de cette inconcevable absence, mais il fut bien vite débouté de sa requête par son impérieux frère qui lui signifia qu’il n’entendait plus rendre hommage à sa nourrice animale, dont l’intervention, certes utile, n’avait été que fortuite quand il avait découvert, lui, les ambitions que nourrissait envers sa personne leur divin père. C’est dans une moindre mesure à ce dernier qu’il entendait rendre hommage à présent, mais principalement à lui seul, le Doctator, qu’il rendrait des comptes et un culte. Il était désormais hors de question que les chats aient droit de cité en ces lieux. Ces paroles provoquèrent l’ire d’Alchimiste Noir qui se jura dès lors d’archiver avec minutie chaque traître mot de son frère, sans plus jamais croire à ses beaux discours. Il serait dorénavant ardent défendeur de la cause féline face à la dictature de cet ingrat ! De là dit-on date la querelle entre ces deux frères ennemis que ni les dieux, ni les hommes, ne purent réconcilier depuis.

Dans les jours qui suivirent, un constat cependant se fit jour dans l’esprit du Doctator : s’il était en mesure de satisfaire les désirs des nobles dames, le nouveau lupanar manquait cruellement de femmes ! Les clients potentiels, hommes souhaitant oublier pour un temps leur existence et se perdre dans les bras d’une douce amante, ne trouvaient pas satisfaction quels que soient les artifices que le maître des lieux déployait. Une pénurie qui condamnerait immanquablement à brève échéance les glorieuses prédictions du belliqueux géniteur si aucune solution n’était trouvée. C’est donc pour tenter d’y remédier que le Doctator conçut un nouveau plan : enlever les femmes de la cité voisine ! Pour le concrétiser il feignit d’organiser un banquet d’ouverture de son établissement et y convia l’ensemble des Shamballiens. Il les abreuva des heures durant de ses meilleurs vins, les amphores quittant les caves par dizaines, il endormit également leur méfiance avec les plus suaves musiques. Mais lorsque la lune atteignit la moitié de sa course à travers le ciel nocturne, il rallia soudainement et d’un cri puissant les premiers clients du lupanar, et tandis que les Shamballiens enivrés ne pouvaient se défendre promptement, ils les attaquèrent et les massacrèrent traîtreusement ! Laissées seules et sans défense, ils s’emparèrent aisément de leurs femmes et notamment de la belle Kit et de ses suivantes, Blackloy, Cassy et Goodkat. Cette reine de beauté aux manières cependant frustres comprit prestement que se soumettre à ces nouveaux conquérants était le seul moyen de survivre à cette horde assoiffée de fornications. Elle s’employa donc avec l’aide de ses suivantes à séduire le Doctator avant le levée du jour, pour garantir sa survie et celle de ses paires...

L’enlèvement des Shambaliennes fut le dernier grand acte fondateur de notre Team, qui avec le temps et un travail acharné sous les coups de fouets du terrible Doctator, réussit finalement à donner naissance au plus éclatant lupanar que le monde ait jamais connu ! Du moins c’est ce que relatent les écrits de Kit le jeune, lointain descendant de la reine Kit. Et sans doute n’en aurez-vous jamais tant appris sur nous qu’en lisant ces quelques lignes, mais ça, c’est une autre histoire !





par Kit @ 28/12/2014 09:30 pm


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