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LE JOURNAL D'UNE TEAM IMPOSSIBLE

Historie #52 : Et j'entends siffler le train

Écrite par : Kit • Catégorie(s) : Historie • Postée le 25/02/2017 09:10 am


Bonsoir,

Ce sifflement n’est pas celui du vieux boiteux qui là-haut, au cœur de la montagne, s’active dans ses forges au milieu de ses cohortes infernales pour frapper de toute sa rudesse les métaux brûlants au milieu des torrents de lave.

Ce sifflement n’est pas celui de la chute du jeune éphèbe, ce garçon mince aux traits délicats qui file à présent droit vers le sol. Lui qui armé de toute l’insolence de la jeunesse et du fragile cadeau de son père avait pourtant quitté le labyrinthe honni, où la bête bientôt pourra se repaître de son cadavre alors que tomberont les dernières plumes. Jusqu’à la dernière goutte de son sang, jusqu’à la dernière goutte de cire, il aura voulu être libre.

Ce sifflement n’est pas celui de l’âcre maître du monde souterrain, qui attend tapi dans les ombres de cette sombre caverne d’où il observe la jeune femme, fille de l’agraire déesse, ignorante des projets tourmentés de cet homme qui a trop pleuré. Son royaume est aussi morne que son cœur malgré les âmes innombrables qui y errent. Tout soleil, toute lune lui sont atroces. Seul le désir de la frêle nymphe peut gonfler son âme de torpeurs ô combien enivrantes ! Il la lui faut !

Ce sifflement n’est pas celui du sagace navigateur. La mer, abondamment étalée sur le monde, gardera dans le périple sans fin de son eau, le goût de sa douleur aiguë et salée. Et sur les années mouvantes roule comme un bateau son espoir sans cesse plus tenu de retrouver femme et enfant dans la chaleur de son palais.

Ce sifflement n’est pas. Ce sifflement n’est plus. Mais qu’était-il donc alors ? C’est celui d’un souvenir qui hante encore mon esprit. Celui d’une course que rythme le galop effréné d’un cheval dans les plaines de Sarmatie, du temps à présent révolu où ma mère m’emmenait avec elle sur sa monture. Ce sifflement est celui de ma respiration haletante, car malgré mon jeune âge, cette course était une volupté déjà étrange, une communion indicible avec ce sauvage étalon, de celle qui seule forme l’âme d’un peuple nomade et dont le langage reste à jamais inaccessible aux autres hommes.





par Kit @ 25/02/2017 09:10 am


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