Le silence régnait à travers les bois que les épaisses branches des sapins rendaient étouffants, inquiétants. Les quelques arbres à feuilles caduques, morts en cette saison, ne créaient que de faibles puits de lumière qui parvenait malgré tout à se refléter sur le blanc manteau de neige. Tout n’était que silence, comme si tous les êtres de la forêt attendaient, écoutaient, attentifs aux évènements à venir.
Mais pourquoi donc devrais-je m’enfoncer dans cette forêt ? Un murmure à travers le fjord. Un écho masqué que ses parois rocheuses taillées par les glaciers tentaient d’étouffer. Un appel du passé. Une prière qu’il nous faut entendre si nous voulons lui donner une chance d’exister, de s’exaucer. Mais prenez garde ! Sous les lourds troncs d’arbres qui jonchent le sol dorment les morts qui jamais ne dorment, yeux luisants et corps décomposés. Le regard acéré du chasseur veille lui aussi sur habitants de chair de cette cathédrale de bois et d’aiguilles. Son cœur d’acier ne rêve plus que se transpercer la proie qu’elle aura choisie, qu’elle aura haïe toute ses années. Que files la flèche qui doit le tuer.